Doll Bones : La poupée d'os

roman d'Holly BLACK

Rageot, 2024, 268 p.
Rageot, 2024, 268 p.

Zach, Poppy et Alice partagent une passion : les jeux de rôle avec des figurines. Ils ont inventé un monde à eux, peuplé de pirates, de cruelles sirènes, de voleurs et de trésors. Ce monde est dirigé par la Sublime Reine, incarnée par une inquiétante poupée de porcelaine qui semble tout observer depuis sa vitrine. Un jour, un incident pousse Zach à arrêter le jeu. La nuit suivante, la poupée se réveille. Si les trois amis ne remplissent pas la mission qu’elle leur confie, ils ne connaîtront jamais le repos…

 

(4e de couverture)

Mon avis :

J'ai trouvé ce roman long à démarrer, et ensuite qu'il ne se passait pas grand chose d'angoissant. Avec la poupée de porcelaine inquiétante et le fantôme de la fillette qui apparaît à la jeune Poppy ("Eleanor était aussi blonde que la poupée, mais ses cheveux étaient sales et emmêlés. Elle m'a dit que je devais l'enterrer. Qu'elle n'aurait pas de repos tant que ses os n'auraient pas regagné sa tombe et que, si je ne l'aidais pas, elle me le ferait regretter."), on s'attend à davantage de scènes surnaturelles.

 

Certains éléments interpellent (les gens que les trois enfants croisent font comme si la poupée était une vraie personne: "votre copine blonde") mais l'ensemble ressemble plutôt à l'expédition grandeur nature d'un trio habitué à s'inventer des histoires à travers des jeux de rôle. D'ailleurs, "courir l'aventure se révèle d'un ennui mortel", le jeu étant beaucoup moins drôle en vrai. J'ai trouvé le rythme assez lent et le texte trop descriptif (on se moque de savoir en détail ce que les trois amis mangent à chaque repas). Je n'ai pas non plus compris pourquoi Zach (dont on adopte le point de vue) n'ose pas se confier à ses amies pour l'incident avec son père: lui-même n'a aucune explication, en fait c'était juste un élément nécessaire à l'intrigue ("Jamais elle n'aurait tiré la Reine de sa vitrine").

 

Au bout d'un moment heureusement, Poppy, Alice et Zach se laissent entraîner par l'aventure ("C'était exaltant de se retrouver dans un lieu défendu") et la dernière partie est plus captivante. A partir du moment où ils arrivent à la bibliothèque et découvrent l'histoire du père d'Eleanor, artiste en céramique, le suspense renaît.

 

J'ai également apprécié la symbolique de la quête selon Poppy: "Je croyais que faire ce truc tous les trois nous maintiendrait unis". A douze ans, les trois amis sont en passe de sortir de l'enfance, du jeu ("Comme si vous étiez en train de tout oublier") et pour la fillette, "tout le monde appelle ça "grandir" alors que ça ressemble plutôt à mourir". Néanmoins la fin prouve que ses camarades ne sont pas encore prêts à quitter leur âme d'enfants!

Patricia Deschamps, décembre 2024


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