Prison de San Quentin (Californie), novembre 1931.
Le journaliste Gayle Hudson vient s'entretenir avec June Madero, la jeune fille de dix-sept ans qui défraie
la chronique depuis que le Los Angeles Times a publié son incroyable "road story" sanglante avec
son petit-ami David, dans un article intitulé "Les Enfants du Crime". David est mort, il a été pendu en septembre, et bientôt, ce sera le tour de June. Avec une sérénité impressionnante au regard de son jeune âge et
de son exécution imminente, June entame le récit de sa vie.
A la mort tragique de son père, June part vivre dans le Nevada avec sa mère, dans la ferme de son oncle et de sa
tante. Une ferme modeste sans électricité, où l'on cultive des terres qui appartiennent au voisin... Une nouvelle vie morose commence. La mère de June sombre dans la déprime. Elle
finit par trouver consolation dans les bras de son beau-frère, et ils quittent tous deux la ferme pour refaire leur vie. June se retrouve donc seule avec sa tante, qui reporte sur elle toute sa
haine et son désespoir.
"J'étais abandonnée de tous côtés.
C'est alors que j'ai rencontré David."
Un matin, June fait la connaissance de David O'Reilly, le fils du voisin propriétaire des terres. Aussitôt, c'est le coup de
foudre. Mais au début de l'été, David arrête de se présenter à leurs rendez-vous au bord de la rivière. Inquiète, June se rend chez le jeune jeune et le découvre désemparé devant
le cadavre de son père... David l'a tué par accident en voulant lui rendre ses coups. Les deux amoureux
mettent le feu à la ferme et s'enfuient en voiture.
Cependant, depuis le crach boursier de Wall Street, le chômage et la misère règnent dans le pays. De nombreuses entreprises font faillite, les gens perdent tout, c'est la crise. Alors pour
survivre, June et David décident d'attaquer une station-service. C'est le début d'une longue série
de crimes...
Mon avis :
Une excellente histoire d'amour à la "Bonnie & Clyde", entre road movie et western, qui m'a fait penser au film d'Oliver Stone Tueurs nés ("Natural born killers", 1994) - en moins violent tout de même. L'intrigue alterne le récit du journaliste en visite à la prison et celui de June, qui retrace leur cavale dans une atmosphère de désert caniculaire, de Grande Dépression et de prohibition. L'Amérique des années 1920-1930 revit littéralement sous la plume de l'auteur. Le personnage de June se révèle de plus en plus ambigu au fil des pages, l'innocence de l'adolescence cédant progressivement à une détermination inébranlable, muée par la force de son amour pour David.
Patricia Deschamps, février 2012