Quand Uqsuralik, jeune fille inuit, se trouve soudainement séparée de sa famille, une nouvelle existence commence pour elle. En quête d’un nouveau groupe avec lequel survivre, au milieu d’une nature hostile et entourée d’esprits, elle doit faire face aux dangers et surtout chercher son bonheur au sein de la famille qu’elle saura se choisir.
(4e de couverture)
Mon avis :
C'est par hasard que je suis tombée sur ce livre: j'ai reçu un spécimen au CDI et j'ai attendu la saison propice pour le lire. C'est une immersion prégnante dans le quotidien des Inuits: le froid et la nature hostile, la solitude parfois, la chasse, mais aussi toutes les croyances ainsi que les rituels qui y sont liés.
On suit la jeune Uqsuralik tout au long de sa vie, depuis le moment où, adolescente, elle se trouve séparée de sa famille à cause d'un détachement de banquise. Tantôt survivant seule, tantôt rattachée à un groupe, Uqsuralik tente de trouver sa place. J'ai trouvé le récit un peu lent et répétitif: il n'y pas grand-chose à faire quand on vit dans un désert de glace... Les scènes d'action tournent beaucoup autour de la chasse (au phoque, au morse, parfois à l'ours polaire), au dépeçage des animaux et à la confection de vêtements avec les peaux. Il faut aussi gérer le campement, qui doit souvent changer d'emplacement en suivant le gibier.
Et puis il y a d'autres épisodes plus étranges, vaguement oniriques, liés aux esprits. Les Inuits sont pleins de superstitions ("Je vais mettre son esprit en colère") alors ils ont toutes sortes de chants et d'invocations pour que les événements se déroulent au mieux. Certains passages ressemblent à des épreuves initiatiques, comme celles avec le géant sous la pierre, l'homme-lumière ou encore la balade en traineau avec Naja le chamane.
Quand Uqsuralik, parvenue au pays des morts, nous quitte, on sent que c'est toute une époque qui est révolue. Désormais le territoire est occupé par des hommes blancs qui "ont changé les habitudes et les jugements de nos enfants"... Mais les légendes, elles, seront toujours là.
Patricia Deschamps, janvier 2022