La guerre changera-t-elle la donne ?
1812, Moscou. Félicité, jeune Française de 16 ans, vit avec sa mère sous la protection d'une riche famille russe. Malgré leur différence de classe, Félicité est amoureuse de Fédor, le fils de la comtesse.
Mais la guerre éclate, Napoléon Ier a décidé d'envahir la Russie. Fédor s'engage dans l'armée, tandis que sa famille fuit sans pouvoir emmener ses deux protégées.
Voilà Félicité et sa mère livrées à elles-mêmes dans la ville en guerre, alors que les Français sont devenus les ennemis des Russes...
Mon avis :
Si la reconstitution historique témoigne d'un gros travail documentaire de la part de l'auteur, le texte regorge de mots de vocabulaire qui alourdissent le style, tandis que l'héroïne manque singulièrement de caractère.
Emploi de mots de l'époque, vocabulaire russe, langage soutenu : l'auteur s'évertue à être le plus fidèle possible à la période évoquée. Il est cependant dommage que le style regorge autant de lieux communs et de mièvrerie. L'héroïne tourne tellement en boucle autour de Fédor "mon Aimé" qu'on la trouve d'emblée très gourde, d'autant plus qu'elle passe son temps à pleurer et s'évanouir. Au récit s'entremêlent des extraits de son journal intime dans lesquels elle exprime son ressenti, mais son style ampoulé et niais à la fois fait qu'on finit par sauter ces passages qui de toute façon n'apporte pas grand chose à l'intrigue. Celle-ci, plutôt ennuyeuse, se déroule en grande partie dans la maison de la comtesse où se terrent Félicité et sa mère. Ce n'est que dans la toute dernière partie qu'elles s'enfuient dans la Russie enneigée. L'histoire fait la part belle au théâtre, Julie étant actrice et Félicité répétant une pièce de Marivaux, Le jeu de l'amour et du hasard, avec ses amis. Mais là encore, pas d'accroche particulière... Le seul personnage que j'ai trouvé attendrissant est Akim le mal aimé, petit serf qui appartient à la comtesse et qui va devenir le "petit frère d'infortune" de l'héroïne.
Ainsi, à moins d'être passionné par la campagne de Russie de Napoléon -et encore, l'Empereur est à peine évoqué-, le lecteur risque, comme moi, d'être déçu.
Patricia Deschamps, janvier 2018