L'exploration est toujours coûteuse, humainement et financièrement. Mais on en rapporte du savoir, de l'expérience...
Le 2 juin 2017, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé six mois dans la Station spatiale internationale.
La réalisation d'un rêve d'enfant pour cet homme hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour.
(4e de couverture)
Mon avis :
Une bande dessinée pleine d'humour pour découvrir l'envers du décor du métier d'astronaute.
Thomas Pesquet dans l'espace, j'avoue avoir suivi de loin. Je suis donc agréablement surprise par cet album de qualité qui a su me captiver de bout en bout (200 pages tout de même) ! Le récit débute avec les tests de sélection, draconiens, près de dix ans (2008) avant son départ. S'ensuit une préparation théorique et polyvalente qui le traîne des années à travers le monde, en attendant l'affectation. Enfin c'est le départ pour la station spatiale internationale et le quotidien en impesanteur, jusqu'au retour sur Terre.
Plusieurs thématiques sont évoquées en filigrane, toujours avec beaucoup d'humour, comme la "coopération" internationale, parfois source de tension politique, en tout cas qui impose bien des contraintes aux astronautes : les formations sont mises en place au prorata du financement ("L'Europe finance à hauteur de 10% la station. Donc Thomas fera 10% de son temps d'entraînement en Europe"), les équipements à maîtriser sont d'origine diverse (les Russes ont des boulons "à tête de Youri", les Américains des boulons "donut" et les Européens des boulons "brocoli" !...) et les lieux de formation très contrastés (rien à voir entre l'étincelante Nasa à Houston et son homologue russe, enneigée et bâtie à la gloire de Gagarine !).
On apprend également plein de choses sur les contraintes du métier : les nombreuses compétences techniques à maîtriser ("s'ils ont un problème dans le vaisseau, aucun plombier ou médecin ne viendra les aider"), l'adaptation à l'impesanteur (avec une scène mémorable sur l'utilisation des WC !), les contraintes physiques liées au décollage et à l'atterrissage, et on l'oublie souvent : tout le travail de communication dans les médias et les écoles. Thomas Pesquet est souvent présenté comme un "premier de la classe", un "monsieur-je-sais-tout-faire" qui réussit tout facilement, à qui on reproche même son image "trop lisse". Si son statut de "vraie star nationale" lui donne un côté prétentieux, il faut bien reconnaître qu'il a "l'étoffe d'un héros" car aller dans l'espace, c'est une sacrée aventure !
Patricia Deschamps, décembre 2018