On n'appartient pas à un pays. On appartient aux gens que l'on rencontre.
Anaïs, Adrien et Sanjeewa : l'ancienne gymnaste à la carrière contrariée, le garçon en colère contre l'injustice familiale et le fils d'immigrés tamoul que l'on ne sait pas trop où caser. Ces trois-là se croisent, s'aiment, se séparent puis se retrouvent. Mais au-delà des sentiments, ce qui les relie irrésistiblement est la passion de la danse, du hip hop, les battements du corps. Avec une énergie indomptable, le trio réinvente les lois de l'attraction dans la vie comme sur scène.
(Texte : service de presse)
Mon avis :
La danse dans tous ses états (d'amour).
Peu importe le style de danse que l'on aime ou que l'on pratique, on est sensible à la description très juste que l'auteur en fait, même si "les mots ne peuvent pas raconter le corps et que ce qui paraît divin quand on le voit peut sembler stupide lorsqu'on le décrit". Anaïs, Adrien et Sanjeewa dansent chacun de manière différente mais tous ont du talent à leur façon, notamment parce que ce sport est avant tout une manière de s'exprimer, selon sa propre sensibilité.
Le passage d'Anaïs dans le sport de haut niveau "a ruiné le peu de confiance qu'elle avait en elle-même", alors quand elle danse, "je suis constamment dans le contrôle": "A moi la précision, la technique et la rigueur". Elle a d'ailleurs du mal à intégrer un partenaire : "Le ciment de la danse à deux, c'est la confiance mutuelle et moi, je n'avais confiance en personne". A part peut-être Adrien pour qui elle a le coup de foudre.
Pour Adrien, "la danse c'est avant tout de l'instinct". Ses chorégraphies manifestent "la fougue et l'originalité". La colère, aussi. Liée à ses parents dont ils ne parlent jamais. Et puis "être un garçon qui danse", c'est dur à (faire) accepter. Comme Anaïs, Adrien "a du mal à exprimer ce qu'il ressent, et quand il y est contraint, les mots qu'il emploie ressemblent plutôt à une agression ou à de la brusquerie qu'à de la tendresse". Tout le contraire de Sanjeewa qui, débarqué d'Inde à l'âge de sept ans, a appris le français dans les manuels d'enseignement de son père professeur. Son vocabulaire soutenu impressionne. Alors quand Adrien et Anaïs se heurtent, c'est lui qui est amené à apaiser les blessures. Par la parole mais aussi par la danse évidemment, cette passion qui les unit.
Cependant Anaïs, sensible au charme du jeune homme, se sent "coincée entre celui que je veux et celui dont j'ai besoin"... Les frontières entre les sentiments sont d'ailleurs flottantes, leur nature également... Les trois adolescents comprendront que leur attirance mutuelle est en réalité motivée par d'autres points communs, notamment entre les garçons, tous deux "soutiens de famille". Ainsi la rivalité n'empêche pas l'amitié. L'amour non plus. Chacun aura au final trouvé de "vrais amis" qui auront "changé notre vie" : peu importe les décisions prises, "nous nous épaulons. Nous nous entraînons. Nous évoluons." au rythme des mouvements comme de la vie et de ses rencontres.
Patricia Deschamps, juin 2018