Contact

roman de Malorie BLACKMAN

Un pour tous, tous pour un, et notre secret est bien gardé !

Dans le monde où vit Cal, les contacts physiques sont interdits : chacun porte une combinaison qui le protège contre la pollution et les maladies.

Cal adore le foot. Il a monté une équipe avec ses copains et sa meilleure amie Jenna, et le prochain match approche. Mais voilà que Jacob, le frère jumeau de Jenna qui est son pire ennemi, harcèle tout le monde pour y participer.

Or c'est un match très spécial qu'organise Cal... Peut-il faire confiance à Jacob ?

Mon avis :

Adaptée aux "petits" lecteurs, la collection "Flash Fiction" propose un texte court et illustré, à la typographie et la mise en page facilitant la compréhension. Pour autant l'histoire n'est pas enfantine et propose même un thème de réflexion pertinent. Comme souvent dans les récits d'anticipation, l'auteur interpelle sur une dérive possible de notre société actuelle : la virtualisation des rapports humains. Dans ce monde où l'on craint de mourir si l'on retire sa combinaison, on ne sait pas ce que c'est que de serrer une main, on s'alimente via une pompe et les matchs de foot se font avec un casque de jeu virtuel. Or, tout ça "n'était qu'une illusion" et Cal rêverait de sentir la caresse du vent sur son visage, de shooter dans un vrai ballon afin d'avoir "le sentiment d'être réellement, complètement humain", en un mot : vivant ! Tandis que les jeunes d'aujourd'hui s'enferment de plus en plus dans les relations à distance (réseaux sociaux, jeux en ligne), Cal et ses amis rêvent de réalité : "Pas d'écrans, de programmes d'ordinateur, rien que dix individus en chair et en os !".

A cela s'ajoute une prise de conscience : les autres ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être ("T'es pas si nul que ça finalement"). Mais n'est-ce pas justement grâce à ce rapprochement physique, qui crée des relations humaines différentes, "comme si on était tous liés", que les perspectives deviennent nouvelles ? Car établir le "contact" est bien une expression à prendre au sens propre... comme au figuré !

Patricia Deschamps, juillet 2017