En 1998, dans le quartier noir de Garden Heights. Maverick sèche le lycée, et il a déjà un pied dans les gangs. Malgré la poigne de sa mère qui
l'élève seule, il s'apprête à marcher sur les traces de son père, un baron de la drogue en prison.
Tout change lorsqu'il découvre qu'il est père. Le voilà contraint d'élever son bébé, auquel il s'attache, tout en affrontant la colère de sa
petite amie Lisa.
Maverick veut être un homme bien ; il veut prouver qu'il peut faire les choses différemment. Mais on ne quitte pas les gangs si facilement.
(4e de couverture)
Mon avis :
Ce roman est le préquel (18 ans auparavant) de "The hate u give" (que je n'ai pas lu): j'ai
compris au fil de ma lecture que Maverick était le jeune papa de la future Starr (qui n'est pas encore née). Pour autant l'histoire n'évoque pas vraiment le racisme mais plutôt le monde des
gangs.
Comme son père avant lui, Mav fait partie des King Lords. Il deale un peu de cannabis à l'occasion pour les « homies », les chefs de gang. Mais il n'a pas envie de finir en
prison comme Paps... ou pire (« Dans le quartier, un jour on croise quelqu'un et le lendemain, il est mort ou en taule »). Et voilà qu'il se découvre papa à son
tour !
Dès lors sa vie change du tout au tout. Fini de traîner dans la rue, il faut s'occuper du bébé (« Je l'aime, juré, c'est vrai, mais c'est dur »), prendre un job pour payer les
frais, et avec tout ça « le lycée, c'est la dernière de mes préoccupations ». Maverick doit faire des choix, y compris des choix de vie, que ses proches (sa mère, Lisa sa petite amie,
son cousin Dre, ses potes du gang) acceptent plus ou moins.
Cependant, à force de discuter avec les uns et les autres, un chemin se dessine. M. Wyatt notamment, l'épicier et voisin qui l'emploie, se montre exigeant mais de bon conseil. Avec lui,
Mav découvre les joies du jardinage (« J'aime bien bosser dans le jardin ») et la philosophie qui se cache derrière : « La beauté peut venir de presque rien. Pour moi, c'est
tout l'intérêt des fleurs ». Jardiner, c'est semer la vie et l'aider à s'épanouir, en donnant de soi et de son temps. C'est se montrer patient et attentionné, comme avec un bébé, comme avec
tout projet aussi ambitieux soit-il.
Petit à petit, Maverick va trouver le cran de quitter le gang et de croire en lui : « Le temps est venu de me surprendre moi-même » et c'est alors une nouvelle vie qui
s'ouvre devant lui, avec ses difficultés, certes, mais aussi ses espoirs.
Patricia Deschamps, mars 2022
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