Comment (bien) rater ses vacances

roman d'Anne PERCIN

Le Rouergue, 2010, 185 p.
Le Rouergue, 2010, 185 p.

Comme il en a marre de partir en vacances avec ses parents, Maxime, 17 ans, décide de s'installer chez Mamie Lisette au lieu de les accompagner en randonnée en Corse.


"Quitte à passer un été pourri,

j'ai sorti le joker Mamie."


Là, l'adolescent s'apprête à passer deux semaines tranquilles, entre ordinateur et bons petits plats.


"- Maxime, tu es encore devant l'ordinateur...

- Eh oui, j'ai déjà essayé derrière, mais on voit moins bien..."


Sauf que Mamie fait une attaque cardiaque...

Mon avis :

Ecouter Dyonisos, "Don Diego 2000"
Ecouter Dyonisos, "Don Diego 2000"

Quel roman hilarant ! Maxime est l'as du sarcasme (goût qu'il partage avec sa mamie) et son sens de la repartie nous vaut bon nombre de répliques piquantes ! Le pauvre a aussi l'art de se mettre dans des situations cocasses, et le malaise de Lisette n'est que le début d'une longue série de déconvenues et autres quiproquos !

Maxime est également un garçon cultivé, amateur de séries policières en tous genres, et le récit est truffé de références littéraires comme télévisées. Il faut dire que sa vie sociale est un désastre et sa vie affective un désert, il a donc beaucoup de temps pour parfaire ses connaissances... Et c'est là où le bat blesse : derrière ses airs de fanfaron sûr de lui et indépendant, Maxime ressent le besoin "de parler à quelqu'un de pas virtuel" parce que "on a beau dire, mais même la misanthropie, ça se partage" !

C'est une mystérieuse facebookienne qui, en mettant le doigt sur sa solitude, va bousculer ses habitudes et ses idées. Pika ne mâche pas ses mots elle non plus, et surtout elle va très vite cerner le personnage... 

Petite "cerise" sur le gâteau (vous comprendrez en lisant le roman), le héros nous offre sa "fighting spirit", la playlist hétéroclite qui l'accompagne tout au long de ses mésaventures (dont "Don Diego 2000 fait partie).

Bref, c'est frais, c'est drôle, et vivement la saison 2 pour retrouver Maxime dans Comment (bien) gérer sa love story !

Patricia Deschamps, août 2015

L'avis de Michaël (14 ans, en 3e) :

J'ai trouvé ce roman original, bien écrit, et facile à lire. Le fait que Maxime pense passer des vacances tranquilles chez mamie et qu'en réalité il doive apprendre à vivre seul, à se débrouiller par ses propres moyens comme le presque adulte qu'il est, c'est bien vu ! J'ai bien aimé ses conversations avec Pika, c'est très drôle, car elle le perce à jour très vite. J'ai beaucoup ri aussi lorsqu'il fait la cuisine et qu'il fait tout cramer, et qu'il invente des plats un peu loufoques ! Enfin, j'ai trouvé touchant qu'il aille voir sa mamie tous les jours à l'hôpital, pour éviter de la laisser déprimer seule dans sa chambre. Et puis il y a un rebondissement sympa à la fin, mais chut !..

Octobre 2015

d'autres romans sur le thème des vacances
d'autres romans sur le thème des vacances
du même auteur
du même auteur
du même auteur
du même auteur
du même auteur
du même auteur

Comment (bien) gérer sa love story

Les filles, on dira ce qu'on voudra, c'est usant.

Le Rouergue, 2011, 244 p. (doado)
Le Rouergue, 2011, 244 p. (doado)

 

Une petite amie, un smartphone, une guitare : Maxime a tout pour être heureux !

 

Mais c'est sans compter sur la complexité des relations amoureuses ainsi que la fâcheuse tendance de l'adolescent à se mettre dans des situations délicates...

 

Entre une Natacha lunatique, un téléphone qui prend l'eau et un petit autiste à garder, Maxime n'est pas au bout de ses peines !

Mon avis :

♪ Ecouter la COMPILAMAX ♫
♪ Ecouter la COMPILAMAX ♫

Maxime est de retour avec sa verve qui ne laisse aucun répit !

Notre jeune héros est vraiment un adolescent atypique. Nobod (ou nerd) diraient certains, "intello débile" ou "excentrique cultivé" : une chose est sûre, il détonne parmi ses camarades ! Ses propos sont truffés de références littéraires et musicales, à tel point que le lecteur décroche parfois : "à cause de cette conversation, je suis passé illico dans la catégorie (assez respectée) des "musicos ultra pointus qu'on pige rien quand ils causent". Une position qui ne le gêne pas outre-mesure, Maxime ne recherchant pas forcément la compagnie des autres : "Moi, les gens, j'essaie de les prendre comme ils sont - ce qui veut dire que, le plus souvent, je ne les "prends" pas du tout. Je ne sais pas si on peut appeler ça "être sociable"... En même temps, je ne les fuis pas non plus. Je m'en fous, c'est tout. Ils pourraient aussi bien ne pas exister, pour ce qu'ils m'intéressent..."

Le texte est également riche en remarques savoureuses, le jeune homme ayant l'âme critique et n'hésitant pas à dire ce qu'il pense ! Dans sa ligne de mire notamment, les étudiants en psycho que fréquente Natacha ("Je faisais tache dans le décor"). Combinée à son humour grinçant, sa maladresse maladive ajoute des situations cocasses à ses diatribes acérées : j'ai beaucoup aimé la scène dans le métro où Maxime, croyant saisir les écouteurs de son téléphone, se retrouve avec les cordons de serrage de sa capuche dans les oreilles !!

Mais derrière cette apparente légèreté désabusée se cachent de réelles inquiétudes. Plus âgée que lui, Natacha est déjà à la fac et surtout, elle a des centres d'intérêt bien différents des siens : "Nos différences n'allaient pas tarder à révéler leurs potentiels de nuisance"... "Pour elle je n'étais peut-être qu'une lubie, une toquade, un caprice, une passade ?". En fait, sa love story est à l'image de sa vie : mouvementée ! Et l'on quitte notre pauvre Maxime en pleine déroute, au milieu d'une énième situation désespérée... A suivre !

Patricia Deschamps, janvier 2017

Sur les mêmes thèmes


Comment devenir une rock star (ou pas)

Les plus grands groupes de rock ont été formés dans des banlieues sordides, à des époques tristes, un jour sans soleil, par des types désespérés à qui la vie n'avait pas souri et l'amour faisait la gueule.

Rouergue, 2012, 321 p. (doAdo)
Rouergue, 2012, 321 p. (doAdo)

 

Juste avant de prendre l'Eurostar pour Londres avec Natacha, Maxime se fait arrêter gare du Nord à cause de son téléphone de contrefaçon. Une fois interrogé et gratifié d'une amende de 150 euros, il se retrouve seul, n'osant pas contacter ses parents.

 

C'est donc chez son oncle Christian, dans son studio de Creil, qu'il se retrouve. A l'issue d'une soirée autour de la collection de vinyles de Christian et de sa démonstration impressionnante à la guitare, c'est décidé : Maxime va monter un groupe de rock !

 

Mais deux défis se posent d'emblée : trouver un batteur, et que l'adolescent s'entraîne à chanter!..

Mon avis :

♪ Watertown ♫ Frank Sinatra ("l'album le plus inattendu et le plus précieux de tonton" p.51)
♪ Watertown ♫ Frank Sinatra ("l'album le plus inattendu et le plus précieux de tonton" p.51)

C'est toujours un plaisir de retrouver Max ! D'autant plus que dans cette troisième saison, il se fait émouvant en plus d'être drôle.

"Pour monter un groupe, il faut chercher des personnalités, pas des instruments". Et quelles personnalités ! Notre héros déjà, n'en manque pas : "cabotin", "fanfaron" voire "grande gueule", on savoure son "humour noir", conséquence d'un tempérament à contre-courant ("Plus un truc fait l'unanimité, plus ça me gonfle", "tout ce qui est tendance me donne des boutons") doublé d'un caractère d'artiste, innovant et décalé : "Tu es dans ton univers, c'est justement ça qui fait ton charme".

♪ Handsome Devil ♫ The Smiths ("la voix de Morrissey a le même timbre que la mienne" p.181)
♪ Handsome Devil ♫ The Smiths ("la voix de Morrissey a le même timbre que la mienne" p.181)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les membres de son groupe ne déparent pas ! Christian le "Tonton Déprimos", Stéphane alias "Robocop" et Julius "le phénomène de cirque" constituent une "réunion de personnalités atypiques, légèrement marginales", de véritables "freaks" créant "un vrai choc des civilisations" ! Entre eux les échanges sont savoureux et il y a de l'ambiance chez Mamie où tout ce petit monde se réunit ("Ma Dalton qui m'a ouvert, elle joue avec vous ? - Non elle fait des crêpes quand on répète") !

 

♪ Synchronicity IV ♫ Maserati ("vous faire entendre l'harmonie qui se dégage de tout ça, l'énergie"
♪ Synchronicity IV ♫ Maserati ("vous faire entendre l'harmonie qui se dégage de tout ça, l'énergie"

Ce qui les rassemble, c'est bien sûr la passion de la musique et de la composition : "La culture musicale, c'est pas une question d'âge. C'est plus une question d'ouverture d'esprit, de curiosité". Avec ses nouveaux compagnons, Maxime va devoir "trouver l'instrument qui correspond à ta personnalité" et il y met tout son cœur, ou plutôt : "On fait du rock avec ses tripes". Pour lui c'est une révélation : "Imaginez-vous la créature de Frankenstein, quand elle se prend le coup de jus qui va lui donner la vie".

 

Le jeune homme n'en oublie pas pour autant Natacha (avec qui la relation est toujours aussi houleuse), ses potes Kevin et Alex, son bac et son objectif Sciences-Po : au contraire, il trouve avec la musique une certaine forme de sérénité et d'épanouissement. Réfléchissant davantage, relativisant les rapports familiaux ("mon monde semblait se fissurer"), il se remet en question et gagne en maturité : "Je ne serai plus jamais un gosse".

Un récit plein de peps, rempli de références musicales mais aussi littéraires et cinématographiques : "Bienvenue dans le monde de la musique", où Maxime prend toute la mesure de ses talents !

Patricia Deschamps, mai 2017

voir la rubrique Humour
voir la rubrique Humour

Comment maximiser (enfin) ses vacances

Je suppose qu'il arrive un moment dans la vie où tu te rends compte qu'il ne tient qu'à toi de réussir ou de rater ta vie. Et ça fout un peu la trouille.

Si ça se trouve, c'est ça, devenir adulte.

Rouergue, 2017, 394 p. (doado)
Rouergue, 2017, 394 p. (doado)

 

Maxime a eu son bac, mention très bien, mais raté son admission à Sciences Po... Alors, pour éviter des vacances de looser, job d'été et Paris Plage, il trouve un contrat sur la Côte Atlantique pour jouer avec son groupe de rock, "Kremlin" : ce sera le festival de la Moule, sur le bassin d'Arcachon !

Pour l'occasion, il embarque toute sa bande, petite copine et sœur comprises, pour quinze jours à l'océan. Mais vu les personnalités en présence, les motifs de clash ne manquent pas !..

 

Texte : 4e de couverture

Mon avis :

♪ Ecouter la playlist de Maxime ♫
♪ Ecouter la playlist de Maxime ♫

Même si l'intrigue peine quelque peu à se renouveler, le récit des (més)aventures de Maxime est toujours plein de peps et de bonne humeur !

La première partie du roman ne fait que raconter comment l'adolescent en est venu à s'inscrire au festival de la Moule. Puis démarre le "road trip estival" de la bande qui ne passe pas inaperçue entre la 206 à bout de souffle de Tonton et l'ancien fourgon de police récupéré par Stéphane. D'emblée, c'est "grosse ambiance" entre le militant anarchiste et le flic psycho-rigide ("Mine de rien, on était passés pas loin de la baston") ! Il faut dire que le groupe, hétéroclite, aligne les forts caractères et/ou les personnalités atypiques, avec en point d'orgue Julius/Djoul' au look improbable. Au camping et pendant les répèt', les scènes cocasses s'enchaînent tandis que sur scène, notre héros vit chaque fois un "instant de grâce". C'est drôle et léger, plein de bons mots et de piques ("-Je peux pas, j'ai un enterrement. Ma fierté a trépassé tout à l'heure."), tout en dépeignant avec (im)pertinence des réalités de notre société (notamment l'homophobie). Ainsi, même si les discussions partent parfois "en sucette" autour et à cause de Max, le "maître ès sarcasmes" qui est aussi un "Petit Prince qui décide tout", un "enfant-roi tyrannique et insupportable" qui "merde grave", la bande est somme toute soudée, sorte de famille où règne "le Grand Mélange" et auprès de qui cet adulte en devenir développe sa réflexion et son expérience de la vie ("C'était le genre de chose que seule elle pouvait comprendre, et expliquer").

Merci pour ce sympathique moment de lecture, Maxime, et à la revoyure !

 

Patricia Deschamps, août 2017

sur le thème des vacances
sur le thème des vacances
sur l'homophobie
sur l'homophobie

Retrouvez Takalirsa sur Facebook, Babelio, Instagram  Youtube, Twitter et Tik Tok

Making of d'une chronique