Votre fille est une battante.
Judokate mondialement connue, Clarisse Agbégnénou nous raconte ici sa jeunesse jusqu’à son premier titre mondial, à 21 ans. De sa naissance à son entrée au club d’Asnières à 9 ans, nous la suivons au sein de sa famille. Jugée turbulente par ses enseignants, elle choisit de faire du judo pour canaliser son énergie. Remarquée pour ses qualités athlétiques, elle brûle les étapes pour obtenir ses ceintures et survole ses concurrentes dans toutes les compétitions. Dès 14 ans, Clarisse entre au Pôle France d’Orléans, puis à l’INSEP trois ans plus tard. Elle devient championne d’Europe dans la foulée ! C’est le début d’une incroyable réussite à la fois sportive et humaine.
Mon avis :
L'univers du dojo m'est familier car ma fille a fait du judo étant petite et je pratique moi-même le taïso. C'est toujours un plaisir de trouver des récits sur ce sport rarement évoqué!
Dans ce petit roman très agréable à lire grâce à sa mise en page dynamique et colorée (illustrations, conseils dans des encadrés jaunes à chaque fin de chapitre, et d'autres consacrés au vocabulaire de la discipline, au code moral ou encore aux différentes ceintures), la championne Clarisse Agbégnénou raconte son parcours en toute simplicité et humilité. Pleine d'énergie ("Nous n'arrivons pas à la canaliser"), la fillette s'essaie à plusieurs sports avant d'avoir une révélation pour le judo ("Je suis là exactement où je devrais être"). Comme elle se montre très douée au fil des années ("C'est le meilleur élément du club"), la professionnalisation devient une évidence. Son impressionnant palmarès affiché en fin d'ouvrage (multiple championne d'Europe, olympique et du monde) prouve qu'elle a effectivement trouvé sa place!
Malgré tout, "ça n'a pas été simple". Si Clarisse a d'emblée adhéré aux valeurs du judo ("Le respect des autres, le contrôle de soi, l'importance de l'amitié: plus je grandis, plus tout cela me parle"), elle a aussi connu sur le tatami sa première confrontation avec le racisme (une imitation de cris de singe...) et le sexisme ("Les filles ne font pas de sport de combat"), ainsi que des remarques désobligeantes sur son poids ("Je suis plus grande que les filles de mon âge et je pèse plus lourd").
Une fois au Pôle France, il faut jongler entre études et entraînements, faire avec les blessures, accepter de ne pas pouvoir assumer une relation sentimentale suivie. Mais Clarisse ne lâche rien, faisant preuve de ténacité et de motivation ("Tu nous as montré toutes ces années combien tu étais forte et volontaire"). Et puis il y a les copines ("Le fait que mes coéquipiers aient cru en moi m'a aidée")!
C'est donc un très beau message de combativité et de positivité que la judokate délivre aux jeunes!
Patricia Deschamps, mars 2022