Les gens sont pleins de surprises. Il faut juste apprendre à les connaître.
C'est la rentrée au centre de Clairefontaine.
Ils étaient près de deux mille candidats à postuler, ils sont finalement vingt-trois à rejoindre en première année le prestigieux Institut National du Football.
Parmi eux, le Martiniquais Désiré, 13 ans, a pourtant du mal à se dire que sa place est méritée. A l'entraînement, les autres joueurs lui semblent tellement plus doués...
Et puis Désiré, qui ne connaît personne, a du mal à s'acclimater à son nouvel environnement. Pas comme son voisin de chambre Mathis qui parle facilement avec tout le monde.
Mais peut-être Mathis n'a-t-il pas autant confiance en lui que le pense Désiré...
Mon avis :
Dans ce premier tome de belle facture avec son papier de qualité et ses illustrations couleur, nous faisons la connaissance des lieux et des principaux protagonistes, les adultes comme les joueurs. Les personnalités se dessinent déjà: Yannis "El Diablo" est le bout-en-train hyperactif, Rafik le rebelle aux coiffures improbables, Jordan l'Américain qui a beaucoup voyagé, etc. Cependant on suit l'arrivée au centre à travers les points de vue de Désiré et de Mathis, et c'est sur eux que l'accent est mis. Le père de Mathis semble peu impliqué dans le projet de son fils ("Mes parents pensent que ça me passera.") tandis que la mère de Désiré, d'origine modeste, "fondait tous ses espoirs sur lui." Une pression que le jeune garçon, par ailleurs réservé, a bien du mal à supporter... Ce qu'il ne sait pas, c'est que les autres sont tout aussi stressés que lui, c'est juste que, selon Youssef le surveillant bienveillant, "chacun gère à sa façon." Ainsi, "en s'attirant l'amitié de tous ceux qu'il rencontre, sans exception", Mathis cherche lui aussi à combler un manque de confiance : "J'ai toujours peur que les gens ne m'aiment pas"...
A travers cette petite intrigue, ce sont les valeurs inculquées par la formation qui sont mises en avant : "L'objectif du centre, c'est de permettre à chaque élève d'exprimer son potentiel et de se construire dans trois domaines : humain, intellectuel et sportif." Si l'on promeut l'excellence et la performance, la responsabilité et l'autonomie, il s'agit avant tout "de vivre en bonne intelligence les uns avec les autres." Certes ces jeunes n'intégreront pas tous l'Equipe de France, mais ils ne sont pas rivaux pour autant, plutôt "une bande de copains sur qui compter et de qui apprendre", une "team" dont "les connexions avaient commencé à s'établir", sur le terrain et en dehors.
Ainsi "les choses se mettaient en place" même si "tout restait à faire et à construire"!
Patricia Deschamps, août 2018
- Le football est un combat amical, mais un combat quand même. Contre les autres, contre toi-même.
L'entraînement avait bien commencé : un match entre élèves de première année du pôle Espoirs de Clairefontaine. Sous le regard bienveillant du coach, chacun cherche à se dépasser.
Et soudain, le choc ! Un tacle trop énergique de Pablo blesse Nolan. Plâtré, ce dernier va devoir faire preuve de patience avant de pouvoir rejouer...
(4e de couverture)
Mon avis :
Cette fois l'histoire est centrée sur Nolan le défenseur et Pablo le géant, surnommé "tour de contrôle" par l'équipe. Son gabarit est un atout... dont Nolan fait les frais. Quatre semaines de plâtre, puis rééducation : les joueurs de foot se reconnaîtront dans la frustration ressentie par l'adolescent ! "Lui le meneur-né était désormais réduit à l'impuissance"... De son côté Pablo "se sent super mal", il culpabilise d'être à l'origine de l'immobilisation de son camarade et de la perte de temps qu'elle représente pour sa progression. Ce mal-être se traduit par un désinvestissement sur le terrain ("Son jeu n'avait jamais été aussi imprécis") : "Pablo avait l'impression d'avoir pris la place de Nolan... et de ne pas être à la hauteur." (il occupe le même poste). Côté adulte, c'est l'entraîneur qui est mis en avant : il encourage les deux joueurs à s'exprimer ouvertement l'un à l'autre. L'intrigue traîne un peu mais fait comprendre l'importance du mental dans le sport, comme dans tout projet : "Ça m'a pas mal appris, cette blessure. Sur la douleur, sur l'effort, sur le découragement".
Patricia Deschamps, août 2018