À l’occasion d’une sortie scolaire dans un zoo, Ellie découvre un parc aquatique abandonné, fermé au public. Elle apprend qu’on y donnait jusqu'à leur interdiction des spectacles avec des orques. L’idée lui paraît farfelue, aussi farfelue que la personnalité de son grand-père qui – autre découverte – avait connu ces bêtes-là et savait leur parler. Alors Ellie est décidée : elle va aider son Grandpa à retrouver ses amies perdues. Toute la petite famille embarque à bord d’un vieux combi Volkswagen pour une aventure inattendue, à travers les montagnes, direction l’océan Pacifique !
(4e de couverture)
Mon avis :
J'ai choisi de lire ce roman pour les thèmes évoqués: la relation de l'héroïne avec son grand-père, la cause animale, le retour à la nature. Mais si l'histoire est plutôt sympathique, aucun de ces sujets n'y est vraiment développé.
En fait le style est particulier, avec ses dialogues un peu sibyllins et ses propos qui ne vont pas toujours au bout des idées. Au début j'ai trouvé que cela renforçait le mystère autour du grand-père ("J'étais captivée par tout ce qui émanait de Grandpa: ma seule certitude, c'est que je ne le connaissais pas"). Mais au bout du compte celui-ci parle très peu et n'a quasiment pas d'échange avec Ellie. La mort récente de la grand-mère, si elle a en partie déclenché le road-trip familial, ne va pas vraiment rapproché les deux personnages.
On comprend simplement que Grandpa a un don pour communiquer avec les animaux ("Ceux qui l'ont connu n'ont pas oublié celui qu'il était"). Le voyage vers l'océan pour voir les orques est l'occasion pour la petite famille de sortir de la ville et de se plonger dans une nature reposante et ressourçante, si magnifique et grandiose qu'on se sent tout petit. Ellie et les siens font de curieuses rencontres sur leur route de montagne forestière (des hobos, Charlene la hippie, l'Indien qui a connu Grandpa autrefois). Des personnages prégnants et en même temps évanescents, avec qui Ellie partage des moments forts mais très courts, décrits de manière un peu floue.
Une fois encore, je pense que c'est lié à l'écriture, originale, plutôt prenante, mais qui rend le récit souvent abscons. On ne comprend pas toujours où l'héroïne veut en venir. Comme elle, on ne sait pas exactement où l'on va, ce qui nous attend. On se laisse simplement bercer par l'histoire ("Tout était nouveau pour moi, merveilleusement vivant"). La scène finale avec les orques est à la fois triste et magique. L'issue de l'aventure, énigmatique: on sent que quelque chose a changé dans la vision du monde d'Ellie cependant on ne sait pas comment cela va se répercuter sur sa vie.
C'est une jolie traversée initiatique mais un peu nébuleuse, à voir si elle trouvera son public!
Patricia Deschamps, janvier 2022