Captifs

roman de Lénia MAJOR

Sean a le pouvoir de lire dans le passé des objets, mais à treize ans il est trop jeune pour commencer son apprentissage et souffre de ne pas réussir à se protéger des pensées qui l'envahissent.

Mais quand il ramasse par réflexe un élastique, il découvre que la jeune fille à qui il appartient vient d'être enlevée! Il entre alors dans ses pensées et trouve en Sylvia une jeune fille courageuse ayant beaucoup d'humour, à qui il décide de venir en aide...

Mon avis :

Voici un petit thriller original du fait du don particulier de son jeune héros: comme sa mère, Sean a la capacité d'accéder au passé des objets qu'il touche. Cependant ce pouvoir est un calvaire pour lui car il est pour l'instant trop jeune pour ériger des barrières mentales et doit donc éviter de toucher quoi ou qui que ce soit. Mais voilà que lui est donnée l'occasion de faire de cette malédiction un puissant atout.

Sean a en effet établi un lien étroit avec Sylvia à travers son chouchou. Non seulement il a compris qu'elle était la captive d'enleveurs d'enfants (tout comme lui est captif de son don, d'où le titre) mais il réussit à pénétrer ses pensées, en direct, dès qu'il touche l'élastique. Sa capacité va aider le père et l'oncle de Sylvia, nouveaux employeurs de sa mère, à identifier et localiser les coupables.

Cependant cette enquête (en huis clos, puis sur le terrain) tient également le lecteur par son style. Sean, tout comme Sylvia dont on a la transcription des pensées en italique, ne sont pas dénués d'humour. Une verve à laquelle s'ajoute un récit rythmé ainsi que de l'émotion avec la complicité mère-fils. L'ensemble donne un récit dynamique et prenant, avec une touche d'initiation puisque l'adolescent ressortira de l'aventure avec "l'impression de mieux maîtriser les choses"... ainsi que des sentiments naissants. Une recette efficace!

Patricia Deschamps, octobre 2020