Bip bip boy

manga autobiographique de Rensuke OSHIKIRI

série terminée (3 tomes)
série terminée (3 tomes)
Omake, 2019, 144 p.
Omake, 2019, 144 p.

Cette autobiographie du mangaka Rensuke Oshikiri fait revivre l’enfance d’un loser gamer dans les années 1980.

 

L’auteur avait le choix entre étudier à l’école et passer sa vie à jouer aux jeux vidéo. Il a évidemment choisi... les jeux vidéo ! Il décrit avec beaucoup d'humour ses souvenirs de joueur, à commencer par sa découverte de Donkey Kong, en passant par une journée de recherches d'une console d'occasion qu'il puisse se payer, sans oublier une guerre entre collégiens pour le «contrôle» d'une salle d'arcade…

(4e de couverture)

Mon avis :

Entre nostalgie et humour, revivez vos premiers souvenirs de jeux vidéo!

Donkey Kong, Street fighter, Final fantasy, Mario Bros, les premières consoles portables ou familiales... Si vous êtes enfant des années 1980-90, certaines saynètes de ce manga feront forcément écho à votre propre vécu, même sans être aussi accro que l'auteur! Celui-ci passe en effet son temps devant l'écran, chez lui comme dans les salles d'arcade ("ici, je devenais le boss!"), au point de négliger sa scolarité et de choisir ses amis selon ce seul critère de joueur ("le mot merdeux a été inventé pour nous"). Le récit fourmille d'anecdotes, comme la nuit blanche passée dehors à attendre l'ouverture du magasin, le souci récurrent de "manque de thune" et aussi d'intimité dans cette pièce unique qu'il partage avec sa mère ("je suis parfois obligé de cacher ma véritable personnalité de peur d'être jugé"), quand celle-ci ne s'ingénie pas à planquer l'adaptateur! On s'enthousiasme avec lui (il explique notamment comment certains scénarios de jeu tel que "To heart" l'ont positivement influencé). On rit des "pétages de câble" dus aux parties perdues et à la jalousie des copains ("Nucchi nous en voulait pour cette histoire de Game Boy"). On s'inquiète de le voir gâcher ses études ("j'étais en Terminale dans un lycée professionnel bien naze...", "si seulement j'avais mieux bossé au collège...") et de le voir se déconnecter de la réalité au fil des années : "Les gens dans le monde réel nous décevaient. Pour nous, ce monde n'avait strictement rien d'attrayant. Nous voulions le fuir et rêver en espérant atteindre l'inaccessible dans le virtuel". Un jeu dangereux qui lui vaut d'être méprisé par les autres... Malgré tout, maintenant qu'il est devenu adulte, Kanchan semble un homme épanoui (bien que toujours accro!) et heureux d'avoir été "le témoin direct de cette révolution".

Patricia Deschamps, octobre 2019


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