C'est désormais officiel : nous sommes des bouffons.
Élève de sixième au Collège 38, Nate Wright, alias Big Nate, se décrit volontiers comme un petit génie de l'humour. Persuadé qu'il est promis à un grand destin, il ne doute pas un seul instant que Jenny, pour qui il a le béguin, finira par tomber amoureuse de lui. Mais ce sont surtout ses bêtises et ses mauvaises blagues qui en font une célébrité à l'école où pas un jour ne passe sans qu'il ne provoque une catastrophe avec ses meilleurs amis, Francis et Teddy.
Mais dans ce tome 6, la chance lui sourit depuis que son copain Chad lui a donné un porte-bonheur: il marque des paniers au basket, les profs s'absentent et sa cagnotte se gonfle d'un miraculeux billet de 20 $. Hélas, Mme Godfrey, sa prof d'histoire, confisque le précieux objet...
Mon avis :
Une mise en page dynamique pour une histoire très drôle !
Mélange de récit et de strip, les mésaventures rythmées de Nate se suivent avec plaisir. Ceci est le 6e tome mais je n'ai eu aucun mal à cerner les personnages et l'action, chaque histoire peut donc se lire indépendamment des autres. Pas le temps de s'ennuyer avec ce petit garçon qui cumule tant de malchance qu'on ne peut qu'en rire : "Ma vie est assez rock'n'roll" ! Nate est également très attachant, il fait de son mieux malgré tout, s'efforçant de répondre aux attentes des adultes et de réparer ses bêtises. L'amitié est au centre de ses préoccupations et on le sent très proche de son copain Chad qui manque encore plus de confiance en lui. Tous deux s'imaginent souvent en super-héros ("Ultra-Nate et Méga-Chad") dans les BD que Nate aime dessiner. L'histoire développe des valeurs d'entraide et les deux amis vont plus d'une fois s'échanger leur fameux porte-bonheur ("Le pied de la chance a encore frappé" !).
Un très bon moment de lecture, dans la veine de Journal d'un dégonflé !
Patricia Deschamps, septembre 2017
Les adultes pensent que les heures de colle donnent aux enfants une de ces "leçons de vie" magiques, mais ça ne marche pas comme ça.
Big Nate est tombé amoureux de Ruby, une nouvelle élève. Malheureusement, son pire ennemi, Randy, s'est également entiché de la jeune fille...
Mais pour sauver l'honneur du collège 38 au trophée gadoue, le tournoi annuel de frisbee, les deux rivaux sont-ils prêts à s'entendre ?
Mon avis :
J'ai trouvé cet épisode encore plus réussi que le précédent ! A l'image des BD réalisées par Nate, "c'est à la fois drôle et intelligent". Le bon équilibre entre récit et strips rend l'enchaînement fluide et les saynètes défilent de manière rythmée, sans temps mort, au point qu'on a du mal à arrêter sa lecture ! Nate est un garçon à l'imagination débordante, mais il a aussi l'art de se retrouver dans des situations délicates, et l'ensemble est très drôle. J'adore lorsque, sous l'effet de la surprise, de la contrariété ou de la peur, ses mèches de cheveux se dressent en pics sur sa tête !
Cependant les aventures de Nate ne se résument pas qu'à des gags et c'est bien pour ça que le personnage est attachant. Les relations aux autres, souvent conflictuelles à cet âge, sont au centre de l'intrigue. Il y a d'abord la bande de copains, sur qui Nate sait qu'il peut compter, mais Dee Dee la commère a bien du mal à garder les secrets... comme les sentiments amoureux que le jeune garçon éprouve pour la jolie Ruby ! Faut-il lui en vouloir ? Non, parce que Dee Dee s'efforcera maintes fois de regagner sa confiance.
Avec Randy, Nate comprend que "les plaisanteries n'ont pas toujours besoin d'être faites aux dépens des autres". A force de médiation et de dialogue, les deux garçons vont apprendre à mieux se connaître et à relativiser la vision (erronée) qu'ils ont l'un de l'autre. Ainsi Randy le cancre costaud cache quelques fêlures... Nate lui-même apprend de son père une mauvaise nouvelle qui pourrait changer bien des choses... C'est finalement un challenge sportif qui réunira les deux garçons : "On est dans la même équipe, maintenant", faisant front face au collège adverse. Ensemble, la petite bande apprendra à "tirer partie des points forts des uns et des autres", pour une complicité nouvelle.
Patricia Deschamps, février 2018