Apocalypsis 5 : Oméga

"Il est 13h48. Ils vont bientôt arriver. J'ai follement hâte de les rencontrer, de superposer mes esquisses à leurs portraits réels et vérifier mes prédictions. Je veux comparer leurs forces aux miennes et mesurer l'étendue de nos possibilités conjuguées. Une fois réunis, je ne doute pas un seul instant qu'elles seront majorées, potentialisées et poussées à leur paroxysme."

Et voilà enfin le grand final tant attendu ! Celui qui réunit les quatre Cavaliers en vue de la fameuse Apocalypse ! Tout doit disparaître ! Mis à part quelques élus désignés par les Clairvoyants... Quel suspense ! Et... et ? Bon alors, c'est quand qu'elle arrive, la fin du monde ?!

Car c'est bien ce qui m'a chagrinée tout au long de cette série : on n'en finit pas d'attendre ! Que l'action démarre, que diable ! Comme dans tout bon roman fantastique exposant un titre aussi prometteur ! Je trouve que l''auteur dilue trop les descriptions psychologiques des personnages (y compris les secondaires...), trop souvent au détriment de leurs actes... Les scènes d'action elles-mêmes sont si imprégnées de réflexion qu'on en oublie que l'intrigue a quand même fini par avancer.

A côté de ça, il y a une richesse au niveau de la construction qui est tout à fait impressionnante : toutes les intrigues que l'on croyait secondaires ne cessent de se croiser et il existe une multitude de liens entre les différents protagonistes. Par exemple, le père biologique d'Alice est en fait l'oncle de Maximilian ; et sa mère, la soeur de Chazeranne ; ce dernier a aussi un frère : Noël Leidecker, le psy de Edo. Un squelette complexe donc, au risque cependant de perdre le lecteur au milieu de toutes ces ramifications.

D'autre part, les dons des quatre Cavaliers gagnent en puissance au cours de ce dernier tome jusqu'à devenir véritablement fascinants. Alice, notamment, développe en captivité un pouvoir de psychokinésie (action à distance, par la seule pensée) qui vient s'ajouter à son incroyable capacité de mémorisation et d'analyse.

La réunion entre les quatre Cavaliers nous révèle qu'ils éprouvent les uns pour les autres des sentiments bien plus forts que tout ce qu'ils n'ont jamais ressenti, une certaine évidence de l'autre comme s'ils s'étaient toujours connus (on apprend d'ailleurs qu'ils se sont déjà plusieurs fois croisés au cours de l'Histoire). Dommage que ce moment arrive si loin dans le livre et ne soit qu'épisodique.

Bon, vous l'aurez compris, il y a beaucoup à dire sur ce livre et mon avis est très partagé ! Alors le plus simple, c'est encore de le découvrir par vous-même pour vous forger votre propre opinion ;)

Patricia Deschamps, février 2013