Analog drop

manga de Natsumi AIDA

série terminée en 2 tomes
série terminée en 2 tomes
Akata, 2021, 174 p.
Akata, 2021, 174 p.

Aku n’est pas une fille bien : très populaire sur Instagram, elle ment comme elle respire. Profitant de son succès, hypocrite, elle sort simultanément avec trois hommes différents pour profiter de chacun d’eux… sans jamais leur donner ce qu’ils espèrent en retour. Mais un jour, sa vie va basculer : après avoir été poignardée dans une rue, elle tombe, inconsciente… et se réveille dans les années 80! Son smartphone reste son seul lien avec le monde d’aujourd’hui. Désormais investie d’une mission étrange qu’elle doit accomplir avant que la batterie de son portable ne se vide, elle va devoir (de gré ou de force) apprendre ce qu’est l’altruisme.

Mon avis :

Aku est vraiment une fille exécrable. Superficielle, elle ne jure que par les produits de luxe. Egocentrique, elle se délecte de son image sur les réseaux sociaux. Menteuse, elle manipule ses petits amis, choisis pour leurs moyens financiers, afin de leur soutirer un maximum de cadeaux sans jamais s'engager. Mais tout cela est présenté avec tellement d'humour qu'on n'arrive pas à la détester, pressentant que tout ça finira bien par se retourner contre elle.

 

Et la voilà assassinée dans la rue, tout près de chez elle (par qui? pourquoi?). Elle est alors propulsée à rebours dans le temps et se retrouve en... 1983. Sa maison est occupée par un certain Kojirô, qu'elle a pour mission d'aider à consolider sa relation avec la belle Shinobu. Malgré ses apparences de loubard, Kojirô "a l'air de quelqu'un de bien". A ses côtés, Aku découvre des gens authentiques, soucieux des autres, attentionnés ("gentils avec une étrangère"). Rien à voir avec ses followers, qui ne sont d'aucun soutien! Mais même si l'adolescente est consciente que "tout cela est du gâchis et de la perte de temps" ("Cessez d'utiliser votre smartphone pour des conversations inutiles"), on sent bien qu'elle n'est pas prête à changer d'attitude.

 

Néanmoins elle se prend au jeu de sa mission et se découvre même des sentiments naissants pour celui qu'elle taxait au départ de ringard... Par contre je n'ai pas compris quel intérêt avait pour l'intrigue ce retour aux années 80. Il est d'ailleurs fait peu allusion à ce qui constituait cette époque (et en plus le manga se déroule au Japon...). A voir s'il y a davantage d'explications dans le tome 2!

 

Patricia Deschamps, janvier 2022


Analog drop, tome 2

Akata, 2021, 174 p.
Akata, 2021, 174 p.

 

 

Tant bien que mal, Aku s'est adaptée à la vie dans le passé. Hélas, le temps lui est compté... Et les mystères qui entourent Shinobu, celle dont Kojirô est amoureux, sont de plus en plus épais. Afin de lever le voile sur l'identité de cette dernière, Aku décide de s'infiltrer dans le quartier général du gang Amidara, accompagnée de ses sbires.

Mon avis :

Ce tome 2 débute en mode comique avec un dessin chibi que j'ai toujours trouvé agaçant avec ses expressions exagérées, mais cette situation d'infiltration cocasse a le mérite de déclencher des sentiments sincères chez l'héroïne ("Je me surprends moi-même"): elle se découvre de l'attachement pour les trois zigotos qui l'accompagnent (Pépé, Blop et Pile-Tout...) et se montre même prête à mettre sa vie en danger pour Kojirô. Quant au personnage de Shinobu, son côté sombre la met "face à celle que j'étais avant de venir dans ce monde". Toujours pas de réelle évocation des années 80, mais le smartphone de Aku lui apporte des possibilités techniques qui l'aident dans l'accomplissement de sa mission (déclencher une fausse sirène de police, filmer une scène-clé, enregistrer des aveux).

 

La seconde partie est plutôt sentimentale, les deux adolescents confirmant leur amour réciproque. Aku se rend compte qu'avec tous ces événements, elle n'a même pas pensé à consulter les réseaux sociaux ("Ca n'aurait jamais la même saveur que ce que j'ai vécu ici"): enfin, elle réalise que rien ne vaut les rencontres réelles et authentiques! Pour son moi du futur, c'est mission accomplie: elle a changé les valeurs de celle qu'elle était autrefois... et c'est une belle leçon pour les jeunes d'aujourd'hui!

Patricia Deschamps, janvier 2022


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