Alana et l'enfant vampire

roman de CORDELIA

Je les déteste tous. Maman pour me croire incapable d'être utile en mission, papa pour penser que je suis une pauvre petite chose fragile, Alexia pour imaginer qu'il suffirait que je fasse des efforts pour que tout s'arrange.

Scrineo, 2020, 221 p.
Scrineo, 2020, 221 p.

Alana, 13 ans, appartient à une famille de Médiateurs chargés de gérer les conflits avec et entre les vampires afin de maintenir la paix. Mais du fait de ses douleurs musculaires chroniques qui l'affaiblissent, l'adolescente est souvent mise à l'écart: une fois de plus, ses parents sont partis en mission avec sa sœur aînée Alexia, la confiant à sa mamie.

 

Mais voilà que sa meilleure amie Oli, qui ne sait rien des activités d'Alana et de sa famille, est persuadée que Joâo, le nouvel élève de leur classe, est un vampire... Mamie y voit l'occasion pour l'adolescente de prouver qu’elle est capable de mener à bien une mission! Elle lui donne quelques conseils pour déceler la nature réelle de Joâo, mais Alana va devoir jouer serré pour ne pas se faire démasquer ni par l'une, ni par l'autre...

 

Mon avis :

Ce roman vampirique destiné aux jeunes collégiens est empreint de maturité et c'est une bonne surprise! Tout comme le corps des enfants vampires cachent souvent des âmes bien plus âgées et matures, les lecteurs de douze ans sont tout à fait capables d'assimiler certaines idées.

Ainsi l'intrigue s'appuie sur de solides références à des œuvres incontournables du genre comme Dracula, Entretien avec un vampire, et plus récemment Vampire diaries. La problématique des vampires enfermés dans des corps d'enfants est d'ailleurs directement inspirée de la fillette qui accompagne Lestat chez Anne Rice, Claudia. Malgré sa nature, Joâo est une victime (tout comme le héros de la bande dessinée Chaque jour Dracula), ce qui apporte une nouvelle perspective.

 

Mais ce qui fait l'originalité de ce roman, c'est son personnage principal. Atteinte d'une étrange maladie lui provoquant des douleurs musculaires chroniques, Alana a une grande force de caractère qui compense sa faiblesse physique. Bien sûr elle doute et elle souffre, frustrée d'être épuisée à chaque volée de marches ou à l'issue d'une séance de badminton. Mais Alana est déterminée à devenir malgré tout Médiatrice comme les autres membres de sa famille. Elle est très proche de sa grand-mère, présence attentive et rassurante ("J'ai vraiment de la chance d'avoir une mamie aussi formidable"). Le personnage d'Oli, meilleur·e ami·e à la recherche de son identité de genre, est également inhabituel dans un livre jeunesse, mais bienvenu, même si j'ai eu du mal à m'habituer au pronom "iel" (contraction de "il" et de "elle").

 

La seconde partie est plus convenue. Les protagonistes palabrent beaucoup autour de leur plan pour libérer les "infampires" et les scènes d'action manquent de surprise. Mais l'aventure aura permis à Alana de prouver que "la force n'est pas la principale qualité d'une Médiatrice. L'intelligence, la ruse et la diplomatie sont bien plus importantes". C'est avec plaisir qu'on la retrouverait dans un nouvel épisode!

 

Patricia Deschamps, octobre 2020

rubrique Vampires
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